LES CORDELIERS

500 ans de la vie d’un couvent

Avant le 12e siècle, Montferrand était un petit bourg composé de quelques maisons groupées autour d’un monticule au sommet duquel était bâti un château.

En 1210

  • Guichard V de Beaujeau, gentilhomme de la province de Montferrand, fit un voyage en Italie.

  • Il en revint avec trois religieux, compagnons de St François d’Assise, qu’il installa dans la Seigneurie de Montferrand.

Sous la direction du frère Sébasthianus de la Marque, premier gardien du premier couvent des Franciscains en Auvergne, l’établissement devient prospère.

Avec l’aide des habitants de Montferrand, il fit construire de vastes bâtiments : les officines, le cloître, le dortoir, le réfectoire et la cuisine.

L’église fut consacrée le 9 juin 1229 par Robert de la Tour, évêque de Clermont, et dédiée à St Thomas de Cantorbéry qui habita Clermont lors de son exil.

En 1245

Quelques années plus tard, Frère Guillaume de Marico, né à Cébazat, devint gardien du couvent de Montferrand.

Grand prédicateur, il était connu pour ses prophéties et ses miracles.

C’est ainsi que plusieurs pèlerinages virent le jour au couvent des Cordeliers après sa mort, et qu’on célébra longtemps son tombeau.

En 1380

Bertrand du Guesclin meurt au combat, près du Puy, le 14 juillet. Son corps doit être enseveli à St Denis, près des rois de France.

Mais la dépouille est trop abimée. Le convoi s’arrête à Montferrand pour demander conseil aux moines cordeliers.

Ils conservent les chairs dans l’église du couvent, les os

sont transportés dans la basilique de Saint Denis et son cœur repose à Dinan.

En 1595

Montferrand ayant été attaqué par l’armée du comte de Randan, un religieux cordelier défendit courageusement la ville.

Pour le récompenser, le roi Henri IV accorda à la ville une rente de soixante livres.

Comme tous les monastères qui existaient alors en France, celui des Cordeliers de Montferrand ne devait point être épargné par la Révolution de 1793.

Les religieux furent dispersés, leurs biens confisqués et vendus.

En 1815

M. d’Aubières offrit l’établissement à Mère Barbin, supérieure des sœurs de Saint-Joseph.

Les bâtiments étaient en ruines. Néanmoins, Mère Barbin installa le 15 octobre 1816, une petite colonie de religieuses pour « ramener à la pénitence les filles égarées ».

Un petit hôpital fut également mis en service à cette époque-là.

En 1869

L’ensemble prospéra si bien que le bâtiment fut relevé de deux étages et de nombreux travaux agrandirent les bâtiments existants.

Si l’hôpital dut bientôt fermer, l’école, elle, continua à se développer.

En 1900

C’est en 1900 que l’école prend le nom d’Institution Sainte-Thérèse.

L’école, qui coexiste avec une maison de retraite pour sœurs âgées, continua, au fil des années, son extension dans ce quartier envahi progressivement par les usines Michelin.

En 2000

Durant un siècle, l’école Sainte-Thérèse n’a cessé de se développer.

Aujourd’hui, l’institution compte une maternelle, un collège et un lycée professionnel où se côtoient, tous les ans, 800 élèves.

Il ne reste rien des premières constructions du début du XIIème siècle.

Mais il subsiste quelques éléments du XVème, notamment la porte de la chapelle (l’actuel CDI) intéressante par les blasons qu’elle porte.

Sur l’un, les armes des Lignat, à la bande chargée de trois coquilles et accompagnée d’un lambel à cinq pendants.

Sur l’autre, l’ange porte un blason non encore identifié.

C’est dans cette chapelle qu’avaient été inhumées en 1380 les chairs de du Guesclin.
Mais de ce grand capitaine, de ce libérateur de la patrie, Montferrand n’a gardé aujourd’hui que peu de souvenirs.

Dans le Centre de documentation et d’information nous pouvons admirer un très beau vitrail dont l’entourage en pierre date du XVème siècle.

Notons aussi la présence, à droite du vitrail, d’une fontaine datant, elle aussi, du XVème.

En levant la tête, on peut apercevoir la clef de voûte représentant Saint François d’Assise.

Certains éléments de voûtes sont encore visibles dans l’entrée du CDI.


SOURCES

Origine et développement de la congrégation de St Joseph du Bon Pasteur, 1879

La présence franciscaine en Auvergne, CNDP, 1983

Nous remercions Mme Annie Regond, maître de conférence à l’Université Blaise Pascal en Histoire de l’Art pour son expertise.

Les photographies de l’Institution ne peuvent être réutilisées sans l’autorisation de la direction.

Les illustrations sont sous licence creative commons

Images libres de droits

Utilisation et transformation possible à la condition de préciser la paternité et de partager la nouvelle image sous les mêmes conditions.