Les poissons

Mémoire des poissons dans les criques profondes,

Que puis-je faire ici de vos lents souvenirs,

Je ne sais rien de vous qu’un peu d’écume et d’ombre

Et qu’un jour, comme moi, il vous faudra mourir.

Alors que venez-vous interroger mes rêves

Comme si je pouvais vous être de secours ?

Allez en mer, laissez-moi sur ma terre sèche

Nous ne sommes pas faits pour mélanger nos jours.

JULES SUPERVIELLE